Éditorial: le plastique, difficile à bannir au Togo

La communauté internationale célèbre ce mardi 05 juin 2018, la journée mondiale de l’environnement. Pays hôte de l’édition, l’Inde a choisi « Combattre la pollution par le plastique » comme thème pour éveiller les consciences sur les conséquences néfastes qui découlent de l’utilisation des plastiques sur l’environnement et donc sur l’homme.

Il convient de rappeler qu’en matière de lutte contre l’utilisation des plastiques, le Togo devrait être normalement un bel exemple à citer, mais hélas! 
L’adoption le 05 janvier 2011 en effet de la loi interdisant l’utilisation, la commercialisation, la production et l’importation des sachets plastiques avait suscité un grand intérêt et espoir du côté des environnementalistes qui voyaient en elle, une fin, du moins, une réduction considérable de l’utilisation des plastiques au Togo. Mais 7 ans après, le constat reste amer.

De la production de ces sachets qui continue de plus belle dans la zone franche, à leur étalage sans aucune crainte dans nos marchés par les bonnes femmes, on comprend que la loi n’est prise que pour la forme, son application n’est encore l’urgence de personne. La conséquence directe de ce laxisme se voit dans les rues de nos villes, Lomé la capitale en première position. Les sachets plastiques y jonchent, les caniveaux bouchés occasionnent chaque année des inondations en saison pluvieuse ; tant pis pour les populations victimes. La plage n’est pas du reste et de là, c’est la vie aquatique qui est en danger. À chacun de tirer les leçons de la non application de cette loi.
Même s’il est vrai que l’Agence Nationale de l’Assainissement et de la Salubrité Publique (ANASAP) fait de son mieux pour réduire la pollution des déchets plastiques dans la capitale togolaise, ses efforts seront vains une fois que le plastique non biodégradable restera d’une utilisation quotidienne des togolais. Certaines organisations de la société civile notamment, L’ONG Sciences et Technologies en Afrique pour le Développement Durable (STADD) et l’initiative Eco jogging de Félix Tagba sont à féliciter dans leur lutte contre ce fléau. La première organise périodiquement des opérations de salubrité à la plage. Aussi, est elle propriétaire de sept (07) unités de collectes de déchets plastiques dans la capitale et vient d’y ouvrir par ailleurs, une unité de collecte, de tri et recyclage des déchets plastiques pour leur donner une seconde vie . Quant à la seconde, elle est désormais championne du ramassage des sachets plastiques en pratiquant du sport dans les rues de Lomé, « jadis la belle, aujourd’hui la poubelle » . Une fois encore, ces deux initiatives sont certes louables, mais il est important que l’application de cette fameuse loi de janvier 2011 rentre effectivement dans sa phase d’exécution après les délais de conformités donnés à tous les acteurs de la chaîne de commercialisation des plastiques au Togo. Nous avons besoin d’un environnement sain pour des esprits sains.
Il est temps que la corruption à un niveau donné, le laxisme malfaiteur et l’insouciance assassin de ceux qui sont appelés à faire respecter la loi donnent place à des actions sur le terrain pour le bien de tous. Que la répression inscrite en cette loi soit appliquée afin que règne pour peu, le respect de l’environnement. Enfin, la société civile est appelée à continuer ses actions d’éducation et de veille citoyennes pour que les citoyens intègrent aussi dans leur habitude, l’utilisation des sachets biodégradables. Mettre fin à la pollution plastique est une affaire de tous ! Le Civicbag est une alternative pratique, facile d’accès et d’usage.
La rédaction

A suivre également