Des chefs traditionnels outillés à Kpalimé sur la prévention et la gestion des conflits

Du 29 au 30 mars dernier s’est tenu à Kpalimé, une ville à 120 Km au Nord-ouest de Lomé, un atelier régional réunissant au moins 17 chefs traditionnels des régions des plateaux, de la Maritime et de Lomé Commune sous le thème, « cohésion sociale et paix durable dans les communautés ». Initiative de la Concertation Nationale de la Société Civile du Togo (CNSC-Togo), l’objectif général de cette activité est de contribuer à la préservation de la paix pour un meilleur vivre-ensemble avec l’idée d’une meilleure participation citoyenne au processus de développement socioéconomique et politique du Togo.

En choisissant les chefs traditionnels pour ce renforcement de capacités en effet, la CNSC-Togo veut trouver la solution à un souci qui a perduré depuis l’avènement de la démocratie au Togo, celui de la non préparation des autorités traditionnelles à régler les conflits en prenant en compte les principes démocratiques et juridiques. Étant plus proches des populations et surtout garants des us et coutumes, leur rôle s’avère pourtant important dans la vie communautaire, dans le sens de la préservation d’un climat social apaisé. Programme triennal qui a débuté l’année dernière et consacré à l’analyse des conflits, sources et causes, l’atelier de 2018 a mis l’accent sur la stratégie d’élaboration d’un contrat social.
Pour y arriver, l’approche participative a été choisie comme méthodologie et a permis aux participants d’identifier les difficultés qui surgissent dans l’exécution de leurs activités et d’y trouver ensemble des pistes de solutions.

Elle a également été un moment de collaboration fructueuse entre les chefs traditionnels ayant les mêmes préoccupations, intervenant dans les mêmes localités et connaissant les mêmes difficultés liées à la gestion de conflits. C’est ainsi qu’à la fin des deux jours de formation et en signe de bonne assimilation des modules développés, les participants ont pu élaboré un contrat social dénommé, « Contrat de Cohabitation Pacifique dans le Village de de Megbedzré ». Pour un litige foncier, les populations autochtones et allogènes du village « Megbedzré »ont privilégié le dialogue en allant à des concessions, notamment l’acceptation des communautés allogènes d’être sur une terre étrangère et de ne plus commettre d’actes contraires à la cohésion sociale ; les autochtones de leur côté, ont décidé de les laisser vivre sur leur propriété foncière tout en leur garantissant une pleine intégration dans le village. Aussi, ont elles mis en place un comité de veille pour le suivi des engagements pris ensemble et autre, demandé l’accompagnement de la CNSC-Togo et celui de son partenaire la Fondation Hanns Seidel dans ce processus de consolidation de la paix et donc du vivre-ensemble.

Pour rappel, cet atelier de formation s’inscrit dans le programme de formation politique et citoyenne continue de la CNSC-Togo, atelier qui devra se poursuivre dans les prochains jours à Kara à plus de 400 km au nord Lomé avec vingt (20) chefs traditionnels des régions Centrale, de la Kara et des Savanes.

Chris AGBEDINOU

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