COP22 : L’équipe d’IAER a dévoilé son plan d’actions pour le continent et a clarifié sa mission

La deuxième table ronde (la première s’est déroulée la veille) sur l’IAER s’est tenue le jeudi 10 novembre 2016 au Pavillon Afrique de la COP22 qui se déroule à Marrakech, au Maroc. L’occasion pour l’équipe de l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER) de dévoiler son plan d’actions.
 
Celui-ci prévoit d’installer sur le continent, d’ici 2020, au moins 10 Gigawatt (GW) de capacité nouvelle et additionnel de production énergétique à partir de sources d’énergies renouvelables et, d’ici à 2030, d’au moins 300 GW.
 
Basée sur les missions données par les chefs d’Etat et de gouvernement africains par l’intermédiaire de l’Union africaine (UA), l’IAER aidera donc l’Afrique à adopter rapidement des systèmes énergétiques décentralisés et modernes qui utilisent des sources d’énergie renouvelable, qui sont plus intelligents et qui seront accessibles aux personnes qui actuellement ne disposent pas d’un accès adéquats aux services énergétiques modernes.
 
Le plan est soutenu par la Banque africaine de développement (BAD). Qui consciente de l’enjeu, accompagnera de plus près sa mise en œuvre. Fraichement nommé (début novembre 2016) Vice-président de la BAD, chargé des questions de l’énergie renouvelable et des questions du climat, Amaudu Hott ; heureux de ce qui avait été fait, a souligné l’intérêt que l’Afrique devrait monter à l’égard de l’Initiative.
 
« Nous savons tous l’importance de l’IAER pour le développement de l’Afrique. Elle n’est pas conçue en tant que projet ou initiative de financement, a précisé Hott. Son objectif est de débloquer tous les goulots sur le continent afin de lancer le potentiel énorme de l’énergie renouvelable en Afrique. Nous sommes unanimes à le dire, cette COP n’est pas là pour l’initiative, mais pour voir comment mettre en œuvre ce qui a été décidé ».
 
L’IAER en appuie aux politiques nationales
 Dévoilé, le plan de l’IAER présente neuf domaines de travail, élaborés pour la phase I de mise en œuvre (2016-2020). La mise en œuvre de ce plan devrait faire naître des expériences et des idées novatrices qui serviront à la mise en œuvre de la phase II porteuse d’une véritable transformation (2020-2030).
 
Ensuite, l’IAER consolidera les cadres de règlementation, de soutien et d’incitation afin de garantir un environnement plus sûr pour l’investissement, mettra à niveau les réseaux et les mini-réseaux. Enfin, elle étendra l’utilisation de formes d’énergie renouvelable non électriques et améliorera l’efficacité de fabrications nationales, à l’aide de la mobilisation et du renforcement de capacités de toutes les parties prenantes et de tous les secteurs et d’un meilleur accès au financement et au crédit.
 
« Il est clair que l’initiative appuiera des projets existants. Il ne part pas de zéro. Il facilite. Nous avons commencé à échanger avec les pays à Addis-Abeba, courant 2016, afin que l’IAER puisse appuyer ce qu’ils font déjà », a clarifié Sokona Youba vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et un des initiateurs de l’Initiative.
 
Selon lui, l’Initiative évitera toute duplication d’efforts et va opérer des synergies en faisant exactement ce que les pays veulent faire. « C’est au pays de se saisir de l’opportunité établir ses perspectives et l’initiative l’accompagne », a ajouté Youba.
 
Ces obstacles à surmonter 
Avec l’avènement de l’IAER, des experts sont convaincus d’une avancée du continent sur le projet d’électrification de l’Afrique, mais n’ont pas manqué d’exprimer une inquiétude sur le chevauchement des projets qui affluent. Pour les concepteurs de l’Initiative africaine des énergies renouvelables, le risque est bien perçu.
 
« Effectivement, on a des initiatives se chevauchent, a reconnu Lawrence Agbemabiee, membre de l’équipe IAER. Mais les décideurs doivent avoir de la clarté. Dans l’exercice on essaie de résoudre cette affaire. Seulement, il faudra à toutes les parties prenantes, mettre tout cela sur la table des discussions parce qu’un projet ne peut être mis en œuvre sans avoir un environnement clair et accessible ».
 
Autre souci attendu pour être pris en compte par l’Initiative selon des experts, c’est le manque de pérennisation des installations des énergies renouvelables.
 
« Oui, nous savons que c’est un gros problème, car les techniciens chargé de la maintenance résident généralement dans les centres urbains. Mais, nous travaillons sur un programme pour développer des curricula dans la sous-région ouest-africaine et on va sélectionner des centres d’excellence pour former des personnes qui à leur tour vont former les techniciens et les maintenanciers dans les zones reculées », a répondu Safiatou Alœuma de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables.
Source : PAMACC
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